Le diagnostic de performance énergétique (DPE) : un enjeu majeur pour la transition écologique

Le diagnostic de performance énergétique (DPE) est devenu un élément essentiel dans le secteur du bâtiment. Ce dispositif, mis en place par les autorités publiques pour favoriser la réduction des consommations d’énergie et lutter contre le changement climatique, est désormais obligatoire pour toute vente ou location d’un logement. Quels sont les enjeux du DPE ? Comment se déroule-t-il ? Quels sont ses impacts sur le marché immobilier et sur notre quotidien ? Cet article se propose d’apporter des éléments de réponse à ces questions.

Qu’est-ce que le diagnostic de performance énergétique (DPE) ?

Le diagnostic de performance énergétique (DPE) est un document qui renseigne sur la consommation d’énergie et les émissions de gaz à effet de serre d’un logement ou d’un bâtiment tertiaire. Il a été instauré par la loi relative à la solidarité et au renouvellement urbains du 13 décembre 2000, puis rendu obligatoire par plusieurs textes successifs. Le DPE doit être réalisé par un diagnostiqueur professionnel certifié, qui attribue une étiquette énergétique allant de A (très performant) à G (très énergivore).

L’objectif du DPE est double : il vise à informer les futurs occupants sur la consommation d’énergie du bien immobilier qu’ils s’apprêtent à acheter ou louer, et à inciter les propriétaires à réaliser des travaux d’amélioration énergétique. Le DPE est valable 10 ans et doit être annexé au contrat de vente ou de location.

Comment se déroule un diagnostic de performance énergétique ?

Le diagnostic de performance énergétique est réalisé par un diagnostiqueur professionnel certifié. Ce dernier se rend sur place pour effectuer une série de mesures et d’observations, qui lui permettront d’évaluer la consommation d’énergie du logement ou du bâtiment tertiaire. Parmi les éléments pris en compte figurent :

  • la surface et le volume habitables ;
  • l’isolation thermique (murs, toiture, fenêtres) ;
  • les systèmes de chauffage, de production d’eau chaude sanitaire et de ventilation ;
  • les équipements électriques.

Une fois ces informations collectées, le diagnostiqueur utilise un logiciel agréé pour calculer la consommation d’énergie et les émissions de gaz à effet de serre. Il attribue ensuite une étiquette énergétique au logement ou au bâtiment concerné.

Quels sont les impacts du DPE sur le marché immobilier ?

Le diagnostic de performance énergétique a plusieurs impacts sur le marché immobilier. Tout d’abord, il contribue à sensibiliser les acheteurs et les locataires potentiels aux enjeux environnementaux et énergétiques. En effet, selon une étude réalisée par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME) en 2017, 73 % des Français estiment que le DPE est un critère important dans leur choix d’un logement.

Le DPE peut également influencer les prix de vente ou les loyers. Selon une étude du Conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD) publiée en 2013, un logement classé A ou B se vend en moyenne 5 % plus cher qu’un logement similaire classé D. Inversement, un logement classé F ou G voit son prix diminuer de 10 à 20 % par rapport à un logement classé D. De même, pour les locations, une étiquette énergétique favorable peut justifier un loyer plus élevé.

Enfin, le DPE incite les propriétaires à investir dans des travaux d’amélioration énergétique. En France, le secteur résidentiel représente près de 25 % des émissions de gaz à effet de serre et consomme environ 45 % de l’énergie finale totale. Réduire la consommation d’énergie des bâtiments est donc un enjeu majeur pour atteindre les objectifs climatiques fixés par la France et l’Union européenne.

Quelles sont les perspectives d’évolution du diagnostic de performance énergétique ?

Le diagnostic de performance énergétique a fait l’objet de nombreuses critiques depuis sa mise en place, notamment concernant la fiabilité des diagnostics réalisés et la formation des diagnostiqueurs. Pour y répondre, le gouvernement a lancé en 2018 une réforme du DPE, dont les principales mesures entreront en vigueur au 1er juillet 2021. Parmi les évolutions prévues figurent :

  • la suppression des deux méthodes de calcul actuelles (3CL-DPE et factures) au profit d’une méthode unique, plus précise et transparente ;
  • la prise en compte de nouveaux critères, tels que les ponts thermiques ou l’étanchéité à l’air ;
  • un renforcement des contrôles et des sanctions en cas de manquements.

Ces évolutions devraient permettre d’améliorer la fiabilité du diagnostic de performance énergétique et de renforcer son rôle dans la transition écologique. A terme, l’objectif affiché par les pouvoirs publics est d’atteindre un parc immobilier intégralement rénové et performant sur le plan énergétique à l’horizon 2050.

Au-delà de ces améliorations réglementaires, le développement de nouvelles technologies, comme la domotique ou les matériaux isolants innovants, pourrait également contribuer à accélérer la rénovation énergétique du parc immobilier français.

Le diagnostic de performance énergétique est aujourd’hui un outil central pour sensibiliser les citoyens aux enjeux environnementaux et inciter à la rénovation énergétique du parc immobilier. Alors que sa fiabilité fait encore débat, sa réforme prévue pour juillet 2021 devrait permettre de renforcer son rôle dans la transition écologique et contribuer à atteindre les objectifs climatiques fixés par la France et l’Union européenne.